Wednesday 4 June 2008

Jeff Bucley...Who else?


Quelques jours se sont déjà écoulés depuis l’anniversaire de la disparition prématurée de Jeff Buckley. Parfois, le temps nous surprend : alors que l’artiste semble toujours parmi nous, ses chansons dans la tête, ses disques tournant en boucle sur nos platines, on réalise que onze ans déjà se sont écoulés. Artiste lunaire à la voix éthérée, Jeff Buckley s’en est allé rejoindre les étoiles un soir de mai, en pleine montée créatrice. Mais à quoi a bien pu ressembler la courte vie de ce jeune homme pour parvenir à mêler autant de maturité artistique à une telle passion de l’insouciance ?


“J’ai chanté avant de parler”


L’enfance californienne de Jeff Buckley est surtout marquée par les incessants déménagements dans le sillage de sa mère, Mary Guibert. Trimballé de ville en ville, Jeff Buckley s’accommode vite de cette vie de baladin. A cette inconstance géographique s’ajoute l’absence de son père : Tim Buckley, chanteur culte des sixties, emporté à l’âge de 28 ans des suites d’une overdose, qui a quitté la maison avant même sa naissance. Solitaire, il se tient à l’écart des sales gosses de son âge qu’il considère avec mépris. “Etre seul, c'était un moyen de ne pas m'attacher à un lieu ou à des gens : je pouvais partir du jour au lendemain sans le moindre regret. J'étais en permanence un étranger qui regarde avec dégoût des gamins de son âge parler comme leurs pères.”Des copains il en a, mais peu d’amis dignes de ce nom avec lesquels il pourrait ou voudrait partager son unique amour : la musique. Elle devient son refuge, sa confidente à qui il susurre ses moindres secrets. “Je ne me rappelle pas m'être intéressé un beau jour à la musique : tous mes souvenirs, même les plus anciens, ne sont que musique. Elle était ma nourriture, une vraie boulimie. Je crois que j'ai chanté avant de parler”, se souvient Jeff Buckley. Autour de Jeff Buckley, tout est musique. Auprès d’elle, il se recueille, s’interroge. Il apprend le piano et la guitare dès l’âge de six ans. Auprès du deuxième mari de sa mère, Ron Moorhead,Jeff Buckley s’initie aux rythmes des Moody Blues, de Cat Stevens, de Crosby Stills & Nash, ainsi que de Grand Funk Railroad, des Doors et surtout de Led Zeppelin, influence majeure du futur artiste. Quant à sa mère, musicienne classique, elle lui transmet la légèreté et la sensibilité d’un tout autre répertoire avec Barbara Streisand, Carole King et Joni Mitchell. Pianiste de formation, elle passe des après-midi à le bercer aux sons de Mendelssohn, de Chopin ou de Bach. A ses heures d’écoute interminable, il associe l’écriture qui l’aide à se construire.
Je vous conseille d'écouter l'album "Grace", il est magnifique!